Stefan Hertmans, né en 1951, enseigne à l'Académie des Beaux-Arts de Gand.
Il fait ses débuts en 1981 en publiant le roman expérimental Ruimte (Espace), dans lequel il supprime toute narration
linéaire et anecdotique. Dans ses premiers recueils de poèmes il explore également les possibilités offertes par une poétique autonome.
Il se situe ainsi dans la tradition moderniste d'auteurs comme Gottfried Benn, Paul Celan et Georg Trakl, auxquels il fait
souvent référence dans son œuvre.
Il évolue progressivement vers un style plus éclectique, ce qui lui vaut d'être considéré comme un des principaux
représentants du postmodernisme dans la littérature flamande. Dans sa prose narrative apparaissent de plus en plus
d'éléments grotesques, comme dans les recueils de nouvelles Gestolde wolken (Nuages coagulés, 1987) et De grenzen van
woestijnen (Les limites de déserts, 1989) ainsi que dans son roman le plus important Naar Merelbeke (À Merelbeke, 1994)
une parodie de la littérature autobiographique.
Dans les années 90, Hertmans s'impose en tant qu'essayiste érudit et engagé. Sous l'influence de Slavoj Zizek entre autres,
il publie des essais sur des faits de société tels que la guerre des Balkans et l'affaire Dutroux. Ces essais ont été
rassemblés dans Fuga's en Pimpelmezen (Fugues et mésanges bleues, 1994) et Het putje van Milete (La fossette de Milet, 2002).
Mais la musique, l'art contemporain, la philosophie et la littérature continuent d'être les sujets de son écriture.
Cette même érudition se retrouve dans sa poésie, où le sensoriel s'allie à la réflexion.
Son ouvrage Entre villes (Le Castor Astral, 2003) a reçu le prix La Ville à lire décerné par France Culture et la revue Urbanismes.
Bibliographie sélective:
Ruimte (Espace, 1981), De grenzen van woestijnen (Les limites de déserts, 1989), Muziek voor de overtocht (Musique pour traversée,
1994), Naar Merelbeke (À Merelbeke, 1994), Goya als hond (Goya en chien, 1999).